La colonie d’Hypérion est prête a offrir un aller-retour a chaque PJ vers Mercure, tant le contenu de l’ordinateur de Lugan lui importe. Peu de dignitaires de la colonie ont une idée de ce que pourrait être ce contenu, mais on peut déduire de certains personnages, notamment de l’officier de renseignement, que ce n’est pas aussi innocent que l’on pourrait penser.

Mercure étant un protectorat USF, il n'existe pas de liaisons diplomatiques entre Hypérion et Mercure. La colonie n'a pas même pris contact avec les Malais ou l'administration de Mercure. La raison officielle du voyage est un examen des installations industrielles préliminaire a un accord d'exportation de machines-outils.

Ceci implique que les PJ vont être chouchoutés à la fois par les Malais et les administrateurs USF, mais compte tenu de ce que représente un voyage du nombre des PJ de Saturne vers Mercure, un prétexte moins important attirerait l'attention des hôtes plus qu'autre chose. Les PJ devront s'arranger pour effectuer leurs recherches malgré l'attention que leur porterons leurs hôtes.

Le coordinateur de vol de la colonie (une sorte d’agence de voyage) a trouve un transport express de Mars vers Mercure dans deux semaines, qui permettra aux PJ d’arriver sur Mercure en 220 jours, deux jours avant Thorn Olafson. Pour des raisons de coût, les PJ devront voyager en "classe économique", c’est à dire en sommeil cryogénique.

La commission encourage les PJ a utiliser cette période de répit de deux semaines pour se familiariser avec les considérations industrielles nécessaires pour rendre leur couverture crédible, et également a étudier le peu d'informations disponibles sur Mercure.

Bien que la commission se doute qu'une pareille mission ne puisse que difficilement se passer de l'usage des armes, un seul pistolet Colt 11z sera confié pour la mission, démonté et reparti dans les bagages des PJ, ceci afin d'éviter des problèmes a la douane et de ne pas attirer une attention mal venue.

Les PJ se sont endormis dans la station médicale de la zone d'embarquement, et se réveillent 7 mois et demi plus tard dans la zone d'embarquement du Puits 77, la capitale administrative, également appelée Hadès. Ils n'ont rien vu du système solaire, et se trouvent maintenant dans une ville souterraine un kilomètre sous la surface incandescente de Mercure. Ils se réveillent avec d'autres passagers cryogénéisés, et n'ont pas vraiment l'occasion de parler librement entre eux.

A peine se sont-ils habilles que le directeur de la zone portuaire vient les accueillir, pour les amener vers un comite de réception a leur intention. Un jeune Malais, Kilo, cachant sa morgue sous un sourire éclatant et flanque de quatre colosses 1g, des mercenaires provenant de Titan ou de la Terre. (pour comparaison, les PJ et les mercuriens sont des 0,6g et mesurent 1,2 a 1,3 mètres. Les 1g mesurent de 1,8 a 2 mètres, et ceux-ci ont de surcroît un corps d'athlète.

Après un accueil très formel, Kilo leur annonce qu'ils seront pour la durée de leur séjour hébergés gratuitement dans le palais d'hiver Nord, la ou se trouve actuellement la caste des Malais. Un appareil de transport suborbital est prêt a les amener, et il doit décoller dans les quinze minutes, avant que le jour ne se lève sur la surface. Inutile de préciser qu'un refus serait un affront de taille.

<Les Malais n'ont fait que réagir au prétexte officiel de la visite des PJ. Pour eux, il est important de nouer des relations commerciales en dehors du cadre de l'IFTA, ce qui n'est toléré par l'USF que sur la base d'accords bilatéraux obtenus par voie de diplomatie>

<Pour les administrateurs de l'IFTA, la visite des PJ est un affront. Seuls les plus hauts cadres du bureau local de l'IFTA se doutent que ces Hypériens, partis deux semaines après l'agent qu'ils attendent, sont là pour récupérer leur ordinateur. Ils vont essayer de les faire périr par divers accidents lors de la visite des usines.>

<Les Familles se contentent de glaner des informations sur les PJ, comme ils le font avec tous les visiteurs des Malais. Les domestiques des palais sont tous dans la dette des Familles, qui leur ont procuré ces emplois de rêve, et sont des informateurs zélés.>

Le voyage du transport suborbital, faisant la course contre l'arrivée fulgurante du soleil et fuyant vers le pole nord de la planète, devrait être un moment impressionnant pour les PJ, et racontée avec diverses péripéties (une tempête de vent solaire au sol, qui les course comme le souffle d'une explosion permanente, une collision évitée de justesse avec un cargo presse de parvenir à un puits en train de se clore etc.)

Le palais du pole, construit sous une verrière fatiguée et craquelée par le mois et demi d'exposition permanente au soleil de l'été polaire, est une installation immense, étalées sur plusieurs niveaux, aux toits charges d'or, aux terrasses abritées par des voiles de soie, aux ramifications louvoyant entre des jardins tropicaux et des larges bassins de poissons multicolores. Le style architectural est d'une luxuriance sud asiatique comme les PJ ne les connaissent que par leurs cours d'histoire pré apocalyptique. Pour nos PJ habitues à l'austérité pragmatique de la vie spatiale, c'est un véritable choc.

Néanmoins, l'état général des lieux a été meilleur. Les profonds tapis mauves qui tapissent les salles du palais sont uses par le passage, des tentures se craquellent aux murs et les parfums de fleurs et d'encens peinent à recouvrir une acre odeur de moisissure. Chaque PJ a sa propre suite, dotée d'un immense lit a baldaquin en bois (une matière précieuse dans le système solaire) qui grincent et de fauteuils aux ressorts usés. Les suites sont reliées entre elles.

Les PJ n'ont pas le temps de s'installer qu'ils sont déjà convoqués à un banquet donne en leur honneur. Bien que le chef de l'Etat, Kim Marcos-Sokherna, ne soit pas présent, c'est tout le gratin des Malais qui est à table. Tous portent des titres mirobolants (Grand Chambellan, Vizir Suprême, Premier Ministre etc...) qui ne permettent pas de distinguer une hiérarchie parmi l'assemblée.

Autour de la table, une armée de serviteurs papillonne, amène les plats et essuie coups et chicanes. En contraste avec les pales Malais a la peau diaphane, les serviteurs ont une physionomie épaisse, la peau tannée, dure et rouge, et le contraste de leurs gros sourcils noirs avec leur perruque blanche les rend grotesque. On remarque facilement qu'ils sont tous sourds-muets.

La nourriture est riche et abondante, mais à peine est-elle servie qu'on bombarde les PJ de questions, tour a tour anodines ("comment trouvez-vous notre palais ?") ou sérieuses ("combien de machines produit Hypérion ?").

Le banquet s'éternise et devrait être pour les PJ un moment très pénible. < Sur certaines réponses même anodines des PJ, un grand silence se fait à table, et tous les observent d'un regard énigmatique >. Les PJ devraient pouvoir observer que plusieurs factions s'affrontent autour d'eux de manière totalement désordonnée. Ainsi dans une même faction, une personne essaie des les amener à négocier qu'avec eux, une autre essaie de se faire valoir, une autre encore d'en apprendre plus sur Hypérion etc.

Si les PJ n'essaient pas de se dégager à un moment ou a un autre, ça ne s'arrêtera pas. Certains les harcèlent même jusque dans les couloirs, mais Kilo fait apparition et les fait rapidement partir. Il soumet aux PJ un agenda très serré pour les deux semaines a venir, où parties de chasses alternent avec réunions de travail et banquets d'honneur en compagnie du chef de l'Etat. Aucune activité n'est prévue en dehors du palais.

Nos PJ devraient être effrayes de cette perspective, d'autant qu'il ne leur reste plus que 36 heures avant que Thorn Olafson n'arrive. Si les PJ n'insistent pas lourdement auprès de Kilo pour aller visiter les usines souterraines, ce que les Malais ont en sainte horreur, ils ne parviendront pas a quitter le palais.

<selon l'humeur du PJ, la décision de Kilo aller de se soumettre aux volontés de ses invités a une opposition farouche, car on ne peut pas chambouler un planning prépare depuis 7 mois sur un saut d'humeur, il y a une réunion avec le chef de l'Etat demain, etc. etc.>