Introduction

Les Familles sont des organisations a caractère clanique, dans lesquels entrent les individus doués ou déterminés ; il n’y a pas vraiment de critère de recrutement, car des lors qu’un individu se différencie en quoi que ce soit de la masse, il y vient presque naturellement.

Une Famille gère la société des colons de laquelle elle est issue : elle arbitre les conflits, gère la distribution d’eau et de nourriture de manière équitable, maintient l’ordre a la manière d’une police locale. Ceci ne signifie pas qu’elle collabore avec les autorités, bien au contraire.

En luttant contre la désagrégation sociale, elle évite une mainmise totale des dirigeants sur des colons abrutis par la faim et l’ignorance, et constitue une résistance grandissante a la misère.

Les Familles sont en effet organisées entre elles dans une union sacrée contre l’oppression, sur le plan économique comme militaire. Cette union ne dépend pas d’une instance de coordination centrale, et ne suit pas non plus d’agenda détermine. Les autorités ne peuvent donc pas entraver ce mouvement ni parer à ses actions isolées, improvisées et discrètes.

Influences sociales des Familles

Une Famille existe d’abord pour améliorer le bien-être de la communauté dont sont issus ses membres. Cela implique d’abord une activité permanente d’écoute et de conseil auprès de chaque membre de la communauté. De cette manière, les mercuriens ont pris l’habitude de se concerter et de pas agir impulsivement, en définitive de maintenir leur esprit en état de marche.

Un membre d’une Famille renvoie souvent des problèmes qui lui sont confies a un prêtre car, quand bien même les prêtres sont tenus a la neutralité, ils travaillent de fait en étroite collaboration avec les Familles.

Les Familles gèrent ensuite des faveurs qui leurs sont adressées, un peu a la mode des familles du crime organisée sur la Terre du XXeme siècle. Si une personne demande une faveur a une Famille, elle s’engage à exécuter une autre faveur pour elle. Par exemple un ouvrier devra dérober un outil de l’usine ou il est employé, en échange d’un médicament (nécessairement rare) que la Famille va organiser pour son enfant.

La gestion des faveurs est la ressource principale des Familles. Avec ce système, elle se garantit la collaboration tacite des individus (tous ont travaille au moins une fois pour une Famille), diffuse son pouvoir et constitue ses forces.

La gestion des faveurs peut aller jusqu’a des chaînes très complexes et étendues. Il n’est pas rare qu’un individu, par toute une chaîne de faveurs croisées, soit assassine à une extrémité de l’équateur parce qu’a l’autre extrémité quelqu’un voulait offrir une ration supplémentaire de nourriture a sa promise.

Influence économique des Familles

Les Familles, au-delà de la gestion du quotidien, travaillent à se constituer des moyens d’action supplémentaires. Presque chaque Famille s’est creusée une salle secrète, servant d’entrepôt, de cache ou d’atelier clandestin, principalement utilises pour relâcher l’étreinte des autorités sur la population.

Ainsi, des petites serres clandestines fournissent des plantes médicinales ou des réserves stratégiques de nourriture, qui sauvent des vies tous les jours. Des salles de réunion clandestines servent à mettre au point des coups complexes, des salles de classes instruisent les membres des Familles, les rendant plus efficaces. Enfin, quelques ateliers fabriquent des armes (la version 0,6g de l'AK47) et des munitions pour tenir les autorités en échec.

Influence militaire des Familles

Les Familles exercent en effet une guérilla impitoyable sur les autorités. Les Familles mercuriennes sont suffisamment bien informées sur leur situation pour savoir que leur planète ne pourra jamais devenir indépendante, tant ses produits sont nécessaires a l’USF. Le soulèvement général n’est donc pas a leur ordre du jour, au contraire même.

Néanmoins, pour survivre, les Familles ont besoin d’une marge de manœuvre que des interventions répétées des autorités peuvent gravement compromettre. Aussi, chaque fois que cela est possible, les patrouilles de police sont attaquées et dépouillées par les Familles, faisant que la police n’ose plus s’aventurer dans les longs couloirs bondes de Mercure.

La police recrute de plus ses membres parmi la population locale. Un policier vit, en comparaison des ouvriers, dans un luxe incroyable, loge dans un dortoir et bien nourri. C’est une aspiration légitime d’un ouvrier que de devenir policier, et une Famille est prêt a l’aider à cette fin, en échange de services futurs. Ainsi, les Familles sont très bien informées sur les activités et les plans de la police.

Bien sur, seule une petite partie des policiers sont aides par les Familles. La plupart des policiers sont choisis parmi les ouvriers pour leur neutralité vis-à-vis des familles, voire même pour leur désir de collaboration avec les autorités ; ne perdons pas de vue que dans ce contexte de misère extrême, la loyauté s’achète souvent pour, littéralement, une bouchée de pain.

Contacts des Familles avec l’extérieur

De nombreux objets, outils et médicaments ne peuvent être dérobes des entrepôts et usines des autorités, et doivent donc être acquis par les Familles a des étrangers. Le plus généralement, il s’agit des équipages des cargos et vaisseaux spatiaux qui viennent chercher le minerai. Ces membres d’équipage comptent d’ailleurs sur ce commerce illégal pour améliorer leur ordinaire, et ne viennent pas innocemment fréquenter les tripots de la zone portuaire.

La monnaie d’échange peut être des objets et outils dérobés par les Familles, mais le plus souvent reste dans le domaine de la prostitution et des narcotiques.

Les Mercuriens de l’étranger

Parfois, lorsque la loyauté et le potentiel d’un membre de la Famille sont suffisant, il peut être envoyé hors de Mercure, dans une des nombreuses colonies du système solaire. Sa mission consiste alors a approvisionner sa Famille d’objets ou d’informations. Fréquemment, cette loyauté dure une vie entière, et peut être reprise par les descendants de l’agent.

L’élu est généralement inclus dans un équipage de vaisseau par un capitaine véreux, et s’engage à le servir jusqu’a destination. Quand bien même, le coût d’une telle opération est tel que plusieurs Familles doivent s’allier pour le payer, et le capitaine du vaisseau y fait une très bonne affaire.

Il y a ce jour moins d’une centaine d’agents de Familles mercuriennes repartis dans le système solaire. Ils travaillent généralement pour la pègre locale, en plus d’un emploi régulier, et vivent avec joie dans un dénuement extrême qui leur est bien plus agréable que leur vie mercurienne. La pègre locale transmet leurs "paquets" aux équipages qui se rendent sur Mercure et leur renvoie les nouvelles instructions de leurs Familles.

Les Malais, la caste dirigeante

Les "Malais" comme on les désigne dans l’ensemble du système solaire règnent sur Mercure comme sur un enfer.

Ils se distinguent d’abord du point de vue ethnographique : tandis que les Mercuriens sont en grande majorité d’origine latino-américaine et parlent espagnol, les "Malais" sont issus de dynasties indonésiennes et philippines, et parlent le Javanais. Leur appellation vient du sobriquet qu’on leur donnait sur la Lune avant leur expulsion.

Les membres de cette caste sont tous parents, et la nouvelle génération est d’ailleurs lourdement frappe des dommages de la consanguinité. Jusqu’en 2144, cette caste a profite du marché favorable produit par la colonisation de Jupiter et Saturne, et exploitait Mercure pour son enrichissement personnel. De cette première époque datent les palais somptueux des pôles, entre lesquels la caste migre tous les mois et demi.

Depuis 2144, date ou l’USF a mis la main sur les fermes vénusiennes et a positionne sa 1ère Flotte dans l’orbite de Mercure, les Malais ont également perdu leur indépendance. Ils doivent maintenant acheter l’air, l’eau et la nourriture des fermes vénusiennes à l’Interstate Free-Trade Agency (IFTA), a des prix marginalement favorables. Leur profit est devenu symbolique, et sert à maintenir un niveau de vie bien plus modeste.

Comme ils ne peuvent influer sur les prix de l’IFTA tant sur leurs importations que sur l’exportation de minerai, les Malais tentent de gagner sur les quantités produites en exerçant une lourde pression sur les ouvriers mercuriens, ainsi qu’en réduisant toujours plus leurs importations.

La mainmise de l’USF en 2144 a provoque le départ des Malais les plus doues, enfin libères de leur carcan politico-familial. D’aucuns se sont rendu sur Callisto, une colonie dévouée à la recherche et au savoir, la plupart se sont fondus dans la masse grouillante de Métropolis.

Les Malais restants sont plus ou moins incapables, farouches nostalgiques d’une époque d’opulence et divises par de sordides conflits de famille et d’intérêts, auxquels on dit que la Federal Intelligence Organisation (FIO) de l’USF ne serait pas étrangère.

La production de Mercure n’est plus gérée par les Malais depuis 2144, mais par des administrateurs USF. Ceux-ci sont secondes dans leur tache par tout un peuple de mercenaires et d’aventuriers, qui s’occupent de la police, du trafic spatial et de la bonne marche des usines.