Le Grand paquebot

Les Orchidiennes

Orchidée est un monde de faible gravité, couvert à 75 % par une espèce d'huile, et dont l'atmosphère d'oxyde de carbone n'a rien de bien engageant... pour un humain ! Jamais la moindre vaguelette n'a ridé le miroir parfait des " océans ". Les terres étaient à l'origine intégralement couvertes de jungles... terrifiantes ! C'est donc à la surface paisible des étendues liquides que naquit l'Intelligence... Imaginez une grande fleur flottante, que les Terriens, suprême compliment, comparèrent à une orchidée. D'un diamètre de 100 mètres, haute de 120 à 150 mètres, c'est un entrelacs étourdissant de pétales polychromes, d'où le poète peut tirer une éternelle inspiration. Ancrées par de longues racines, les Orchidiennes communiquaient avec leurs proches voisines au moyen des couleurs de leurs pétales, qu'elles font varier à volonté. D'abord strictement lié à la reproduction, ce langage s'étoffa en même temps que naissait et se développait un cerveau.

Si les sciences théoriques ne leur posaient aucun problème, les Orchidiennes ne pouvaient pas tenir d'outil... D'un long effort de volonté, elles créèrent les boutures mobiles. C'étaient des êtres semi-intelligents, qu'elles nommèrent, poétiquement, Graines sans Futur. Quadrupèdes, palmées, ces sphères entourées d'yeux étaient munies de quatre téguments : deux destinés aux lourdes manipulations, et deux autres pour les travaux délicats. Les boutures mobiles permirent aux Orchidiennes de créer une technologie. Fabriquer des astronefs ne fut qu'une question de temps, et rejoindre la société galactique une formalité... Passionnées d'écosystèmes, les Orchidiennes sont actuellement connues pour leurs lignes régulières, par lesquelles transitent chaque mois des millions de passagers...

 

POLLEN COSMIQUE

Forme et structure

Les paquebots Orchidiens sont une série de quatre octaèdres (ou encore dés à huit faces !) imbriqués les uns dans les autres, à la manière de poupées russes. La structure n'est pas sans rappeler celle de l'oignon... Les octaèdres sont reliés les uns aux autres au niveau des angles, par trois entretoises, tubes de 60 mètres de diamètre dont la fonction est moins structurelle que fonctionnelle... Seule, une des " pointes " de l'octaèdre extérieur voit ses lignes déformées par les installations de sortie des propulseurs principaux. Les cinq navires de la classe de POLLEN COSMIQUE n'échappent pas à ces règles de construction, et leurs tailles seules les différencient des autres paquebots orchidiens. La longueur totale de l'engin est de 9 500 mètres, le côté de la base de la plus grande pyramide est de 3 675 mètres. C'est énorme!

 

Les ponts

Les parties habitées sont les surfaces extérieures de chaque octaèdre, et le volume intérieur de l'octaèdre central. L'intérieur de ce dernier est appelé " pont zéro ", abréviation PO. Sa surface est le pont 1 (ou Pl), celle de celui qui le contient le pont 2 (P2), et ainsi de suite jusqu'au pont quatre, l'octaèdre extérieur. La hauteur qui sépare le plancher de chaque pont du " plafond " est de 400 mètres, sauf le pont 4, qui est ouvert sur le vide...

Le pont 0, au coeur du navire, contient l'équipage, les équipements " à risques " (informatique, armes, substances toxiques et précieuses).

Le pont 1 est consacré aux propulseurs, de manoeuvre comme de saut.

Le pont 2 abrite le carburant, le ravitaillement, la matière première destinée à la reconstitution de divers systèmes écologiques.

Les ponts 3 et 4 sont réservés aux passagers.

 

Les facettes

La facette est " l'unité écologique élémentaire " du vaisseau. Ce n'est ni plus ni moins qu'une des surfaces planes de chaque octaèdre. Il est possible de lier une ou plusieurs facettes entre elles, ou de les isoler les unes des autres. Il est impossible de subdiviser une facette en plusieurs écosystèmes. Cependant, les facettes 1 et 5 du pont 4 sont susceptibles d'être aménagées de façon particulière : ceci sera détaillé plus loin. Chaque facette de chaque pont est numérotée de Fl à F8. P4F2 est donc la facette 2 du pont 4, le plus extérieur.

 

Les interponts

L'épaisseur des parois de chaque octaèdre est percée de galeries, truffée de machineries, fourrée de réservoirs de liquides et de gaz, infiltrée de tuyauteries et de câblages, le tout, bien sûr, entièrement automatisé et robotisé. On appelle ces endroits des interponts. Leur épaisseur peut atteindre 100 mètres. Il est rare qu un être vivant, même une simple bouture mobile, pénètre dans cette antre de technologie cachée. Il y a pourtant une pressurisation, et l'atmosphère d'oxyde de carbone et autres composants, toxiques pour certaines espèces dont l'homme, convient très bien aux Graines sans Futur. Les interponts étant subdivisés en niveaux, leur dénomination est plus complexe : le second niveau (N2) de l'interpont de la facette 4 (IP4) de l'octaèdre central (Pl) est appellé PlIP4N2! Fort heureusement, les passagers n'ont jamais à se soucier de ce genre de détails.

 

Performances

Le navire est lent ! Tous les systèmes de jeu sont d'accord avec ce simple fait: la vitesse coûte cher à la fabrication, elle est très vorace en place et en carburant, au détriment de la charge utile... A l'inverse, la distance franchissable est conséquente : les croisières peuvent être longues, et entraîner le vaisseau loin des commodités d'un astroport. POLLEN COSMIQUE est donc un navire de ligne, destiné aux très longs voyages. Il ne s'arrête qu'à proximité des mondes majeurs. Les habitants de planètes mineures doivent d'abord se rendre sur les mondes escales, par les lignes locales.

 

Armement

On serait bien en peine de trouver à bord de POLLEN COSMIQUE quoique ce fut qui ressemble à des armes anti-navire, ou à des défenses autres qu'une simple protection anti-météorique : l'armement aussi grève l'économie d'un vaisseau. Si le paquebot doit occasionnellement traverser des régions peu sûres, il est bien plus judicieux de le faire escorter par un ou deux navires de guerre de la flotte locale...

Inversement, les galeries " techniques ", les ponts zéro à 3, les interponts sont équipés par endroits de petites pièces d'artillerie anti-intrusion, destinées à combattre les tentatives de détournement, et l'avance des pirates.

 

L'équipage

Comme sur tous les navires de cette taille, l'équipage est composé de techniciens, de commerciaux et de combattants.

 

Les techniciens

Ce sont, bien entendu, des Orchidiennes, leurs boutures mobiles, et des dizaines de robots. Les grandes fleurs au nombre de quatre. Lors de la destruction du navire, elles ont été enfermées au pont zéro : l'intérieur de l’octaèdre central. Elles partagent ce lieu une partie des machines, et n'en sortiront plus jamais ! Mais que leur importe Orchidée, le lieu où la jeune fleur ancre les racines de son enfance à la douce vase du fond est celui où elle mourra après une très longue vie... L'endroit qui leur est réservé est vaste ; l'atmosphère, l'huile et la vase y ont la même tiédeur que sur Orchidée. Aucun sentiment de claustration n'y est à craindre : à leur curieuse manière, les quatre f1eurs " voient " tout le navire, l'espace environnant et plus encore : pour une civilisation qui dispose de tout un attirail de gadgets de haute technologie, enfermé n'est pas forcément synonyme d'isolé…

Les quatre fleurs communiquent directement avec leur navire au moyen d’implants. Entrelacés à leurs racines naturelles, de très nombreux fils les relient aux ordinateurs, qui commandent à leur tour les machineries, ou transmettent les ordres aux boutures mobiles. Il aurait certes été facile d'instaurer des liaisons par ondes, mais le fil-racine a une très grande importance religieuse.

Les boutures mobiles naissent du corps d'une Orchidienne. Si elles obéissent sans ambiguïté aux ordres de génitrice, elles ne comprennent qu’imparfaitement les instructions données par les autres fleurs : il y a de sérieux risques de quiproquo... Qu'une telle civilisation n'ait su, ou voulu, résoudre un problème d'apparence si triviale étonne les espèces capables d'éprouver ce sentiment. A la fin de sa brève vie, la bouture est jetée dans la mer d'huile du pont zéro, son corps coule, se décompose, étant ainsi réassimilé par les Orchidiennes.

Les boutures sont chargées des tâches exigeant une certaine initiative, ou que les Orchidiennes ne veulent pas confier à des étrangers ou à des robots. On peut donc croiser ces créatures à la surface des Facettes, surveillant les écosystèmes sous la protection de scaphandres de haute technologie, à l'extérieur du navire, aux côtés des robots d'entretien, ou bien aux commandes des navettes obéissant instantanément aux injonctions de l'Orchidienne restée dans le vaisseau. Elles sont nombreuses dans la salle des machines, et aux côtés des fleurs, dont elles prennent soin. Elles représentent par ailleurs sur les mondes où la présence " in situ " , des négociateurs est indispensable. Elles pénètrent rarement dans les interponts.

Les robots sont destinés à l'entretien courant, aux réparations simples, ou bien aux milieux hautement radio-actifs, dans lesquels aucune bouture mobile ne peut espérer survivre assez longtemps pour accomplir sa tâche. Piètres cybernéticiennes, les Orchidiennes achètent leurs robots aux espèces expertes en la matière. Les interponts sont sans cesse parcourus par des dizaines de ces machines. Les passagers ne les aperçoivent pratiquement jamais...

 

Les combattants

S'il est une chose pour laquelle les Orchidiennes ne sont pas faites, c'est bien la guerre ! Les civilisations belliqueuses de la Société Galactique, désespérées, les ont classées " Valeur opérationnelle : zéro ; à affecter à l'intendance ".

Pourtant, POLLEN COSMIQUE n'est à l'abri ni des détournements, ni du piratage : il a besoin de combattants ! Il y a bien quelques boutures mobiles armées à l'intérieur du pont zéro. Ces vieilles créatures seraient l'ultime protection des Orchidiennes en cas de problème majeur. Equipées de matériel de guerre importé, elles ne tiendraient pas longtemps face à une dizaine d'humains entraînés, bien armés et décidés.

Aussi les Orchidiennes ont-elles eu recours à une solution triple : les armements fixes télécommandés, les robots de combat et des unités de mercenaires appelées Janissaires. Les autorités militaires ont bien évidemment averti les Orchidiennes des dangers de l'emploi de seuls mercenaires dans une force année. Néanmoins, les fleurs ont retenu cette solution, n'ayant guère d'autre choix. Cependant, elles ont pris leurs précautions :

Chaque fois qu'un nouvel écosystème est créé à bord de POLLEN COSMIQUE, un groupe de mercenaires pouvant y vivre est engagé. Les recrues sont de préférence d'espèces et de mondes autres que ceux des passagers pour lesquels a été aménagée la facette. Il y a ainsi une Janissaire par écosystème. Les matériels des combattants sont soigneusement contrôlés à l’embarquement. Partant du principe que l'on ne tue pas la poule aux oeufs d'or, les Orchidiennes offrent des salaires élevés, ainsi que de nombreux avantages en nature : elles espèrent ainsi supprimer les tentations et " fidéliser " leurs troupes.

Les Janissaires doivent comporter un certain quota de pilotes et mécaniciens (qualification " vol supralumineux ") : ce sont les troupes de sécurité qui assurent la conduite des engins de sauvetage.

Si une tentative ponctuelle de détournement apparaît, sa résolution est dans un premier temps du ressort de la Janissaire locale. Si celle-ci s'avère incapable d'en venir à bout, 25 % des effectifs de deux autres Janissaires sont envoyés en renfort : c'est en général amplement suffisant.

Les attaques de grande envergure (piraterie ... ) sont du ressort de toutes les Janissaires, sous le commandement en chef de l'une d'entre elles. Les chefs de la Janissaire ainsi désignée distribuent les robots de combat et commandent les armes fixes télécommandées. Le combat est suivi par les Orchidiennes, qui peuvent à tout moment intervenir dans le contrôle des armes et des robots.

Des tacticiens ont estimé que cette multiplicité des milices offrait le meilleur compromis de sécurité et d'efficacité. Cependant, le système n'ayant jamais eu à faire ses preuves au combat, on connaît mal sa valeur opérationnelle exacte...

 

Les commerciaux

Les Orchidiennes engagent le minimum de personnel domestique vivant. Les robots-majordomes sont tout à fait au point, et la plupart des gens s'en contentent. Cependant, cette solution simple n'est pas toujours possible. Si les passagers font une simple allergie aux machines, et si les écosystèmes s'y prêtent, des boutures mobiles sont dépêchées. Autrement, les Orchidiennes ont recours aux agences spécialisées des mondes d'origine des passagers. Les contrats qu'elles imposent sont alors draconiens : le personnel embauché a l'entière responsabilité du bien-être des passagers dont ils auront la charge. Les factures présentées par les agences locales sont salées...

 

Les passagers

Les octaèdres 3 et 4 sont réservés aux passagers. Chacune des facette du pont 4 propose une surface habitable de 40,45 km2. Celles du pont 3 font 24,49 km2 chacune, soit un total de 519,52 km2 disponibles pour le transport des passagers.

L'itinéraire de POLLEN COSMIQUE est prévu fort longtemps à l'avance. Les demandes de passage sont faites individuellement ou collectivement auprès d'agences locales, qui les retransmettent aux Orchidiennes. Dès qu'un nombre suffisant de passagers pouvant vivre dans un même écosystème est rassemblé, un contrat est signé, et une alchimie fantastique commence sur une ou plusieurs des facettes. D'après les données de leurs archives, ou qui leur ont été transmises, les Orchidiennes reproduisent, à une vitesse étourdissante, le processus de la création de l'écosystème de leurs clients. Elles peuvent plisser la surface des sols en de douces collines, emplir une facette de méthane-ammoniaque sous forte pression, accumuler des strates et reconstituer une monstrueuse termitière ! Quand les passagers embarquent pour une longue traversée, ils trouvent une portion de leur monde pour les accueillir.

Le pont 4 est " ouvert " sur le vide. Le gaz ou le liquide est retenu par des champs de force si le système de jeu l'autorise, par de la matière transparente dans le cas contraire. Certains peuples ont besoin de sentir un plafond solide au-dessus d'eux: ceux-là se verront installés sur les facettes du pont 3. D'autres ont besoin de très grands espaces vides pour évoluer, ou de grosses quantités de liquide pour nager. Les facettes 1 et 5 du pont 4 s'escamotent alors, et les Orchidiennes ont une hauteur disponible de 800 mètres pour la création de ces écosystèmes particuliers.

 

La vie à bord

Lorsque le mot " luxe " a un sens pour les créatures transportées, les Orchidiennes leurs proposent un confort très correct. Des humains seront logés en petits villages, et leur facette disposera de toutes les installations sportives et ludiques dont leur société a besoin. Des médusoïdes ophidiennes verront avec délice leur méthane-ammoniaque liquide agrémenté d'agréables traînées de cyanogènes...

 

Moyens de déplacement

POLLEN COSMIQUE est un très grand navire, et il est hors de question que les robots, unités mobiles et passagers le parcourent par leurs moyens... naturels ! Les bandes transporteuses, excellentes pour un seul et même écosystème, sont inutilisables ici. Aussi les Orchidiennes ont-elles eu recours à un moyen de transport qui pour être antédiluvien, n'en est pas moins universel et toujours fort utilisé : le métro...

Les interponts de l'astronef, ainsi que les trois entretoises qui lient les octaèdres, sont sillonnés de tubes à vide, que parcourent à toute vitesse des modules de forme ovoïde. Ces engins font 10 mètres de long, pour un diamètre maximal de 5 mètres. Ils sont suspendus à des champs, magnétiques ou autres... Ces modules peuvent conserver les écosystèmes pour des durées allant, selon leur nature, de une heure à l'infini... Ces engins connaissent toutefois quelques limitations : par exemple, les passagers dont la taille dépasse celle du Rorqual Bleu sont priés de rester dans leur Facette...

Les " stations de métro " combinent les fonctions de sas, d'unité de conditionnement écologique et, il faut bien le reconnaître, de moyen de contrôle des déplacements de chacun!

Il faut environ trois minutes de métro pour couvrir la distance qui sépare les deux points les plus éloignés de l'engin...

 

Accès à bord

Les points d'amarrage ou d'accès du navire sont les " pointes " de l'octaèdre, sorties moteurs exceptées. Les passagers de taille modeste prennent le métro, tandis que les très grandes créatures, en général aquatiques, se voient ménager des ouvertures dans les champs de force qui ferment le " ciel " du pont 4.

POLLEN COSMIQUE ne peut s'offrir le luxe de se poser sur un monde, fut-ce celui de ses constructeurs. Les mondes de haute technologie possédant sans doute des satellites-astroports, ou des ascenseurs orbitaux, il est facile au vaisseau orchidien de s'arrimer à un terminal. Les navettes des mondes de moyenne technologie monteront jusqu'à lui. Lors des rares escales sur les mondes de basse technologie, non-technologiques, ou déserts, on utilise les navettes du paquebot...

 

Navettes & moyens de sauvetage

Dans sa louable entreprise de faire cohabiter des espèces fondamentalement différentes, la société galactique se heurte à de nombreux problèmes. Celui des vaisseaux secondaires, en particulier les navettes de sauvetage, est un cauchemar ! S'il est possible d'aménager les canots " à tête reposée ", en vue de transits normaux, l'évacuation en catastrophe d'un léviathan tel que notre paquebot est une autre histoire !

POLLEN COSMIQUE possède les embarcations suivantes:

Cinq navettes de grande taille, fixées aux cinq c pointes " non occupées par les sorties des moteurs. Ce sont en fait de petits astronefs supralumineux. Ils sont interconnectés au métro.
Trente-deux engins plus petits, posés sur les facettes des ponts 1 et 2, à raison de deux par facette. Ils ne disposent de moteurs supralumineux que si le système de jeu ne le rend pas prohibitif.
Il convient d'ajouter de nombreux appareils de moindre importance : scooters, radeaux antigrav et autres engins de la sorte...

Avant chaque appareillage, les écosystèmes des navettes de gros et moyen tonnage sont aménagés selon un prorata compliqué, qui tint compte du nombre de représentants de chaque espèce à bord, de la taille des êtres qui la composent, des éventuelles intersections d'écosystèmes mutuellement supportables, et de bien d'autres critères. La mort laissant certaines civilisations totalement indifférentes, leurs représentants abandonnent courtoisement la disposition de leurs navettes à ceux qui n'estiment pas venu le moment de leur désincarnation.

Si l'abandon du navire est prononcé, les passagers embarquent dans les navettes sous la surveillance des Janissaires. Puis elles décollent, pilotées par les membres de ces dernières, et attendent les secours, ou tentent de gagner un monde habité. Les Orchidiennes luttent jusqu'au bout pour sauver leur navire, et meurent si elles échouent.

 

POLLEN COSMIQUE dans un Jeu de Rôle

Un tel navire est un petit monde à lui tout seul. Les thèmes qui se prêtent à lui sont le combat (piraterie, détournement), et l'enquête. Les deux thèmes sont susceptibles d'être mêlés.

 

Les Méduses

Il est possible de restreindre l'enquête à un seul écosystème : c'est alors une variante de recherche policière en milieu confiné. Le crime de l'Orient Express n'est pas loin, autant jouer à Daredevils ou à l'Appel de Cthulhu.

La meilleure enquête est interraciale. Les PJ sont des mercenaires-astronautes, et des techniciens confirmés. Les Orchidiennes les ont engagés après une sérieuse enquête de moralité. L'affaire fera évoluer les personnages dans le navire, dans tous les écosystèmes parmi tous les voyageurs.

Une menace pèse sur un groupe de passagers: des grandes méduses, originaires de Procyon XIX. Ce sont des géants pouvant atteindre jusqu'à cent mètres de diamètre, et cinquante mètres de haut. Ces douces créatures, philosophes accomplies et pacifistes convaincues, sont dans la ligne de mire d'une organisation extrêmiste... Oui, mais laquelle ? Les Orchidiennes ont reçu des menaces très précises : si elles acceptaient de transporter ces êtres, le système écologique de POLLEN COSMIQUE aurait " des problèmes ". Les Orchidiennes ont pris la menace très au sérieux et décidé que les Janissaires, composées de mercenaires donc en principe hostiles à la paix, n'étaient pas totalement fiables dans ce cas précis. De plus, certains passagers sont susceptibles d'en vouloir méduses :

P3F2 & P3F3: une colonie de fourmis géantes, vivant sous faible gravité en milieu radio-actif, n'existe que par et pour la guerre. Ce sont de bons fantassins, et leur espèce n'est admise qu’à l'essai dans la Société Galactique.
P3F6: eau de mer, dans laquelle vivent des Lamantins de Jelda IX. Cette forme de vie comptait parmi les plus grands philosophes connus, avant que la découverte des méduses ne mette leurs théories... à l'eau ! Que ceux qui pensent que des philosophes prendraient un tel événement avec... philosophie relisent Les femmes savantes.
P3171 & P4FI : lieu d'habitation des méduses. Elles flottent paresseusement dans un océan de méthane-ammoniaque délicieusement frais. On remarquera que la facette 1 du pont 4 a été escamotée.
P4F2: facette non-aménagée; une atmosphère standard-orchidienne y a été établie, et les forêts organiques en attente de restructuration qui s'y trouvent sont pleines de pièges et de cachettes.
P4F3: humanoïdes troglodytes de Troïka III, qui représentent une firme spécialisée dans l'exportation d'armes anti-émeutes. Ces personnes voyagent beaucoup, afin d'étudier (certains disent : de provoquer) les besoins de chaque peuple, et de créer les instruments adaptés...
P4F7: batraciens de Mimilius VII. La plupart sont d'honnêtes passagers, mais l'un d'eux est un affairiste peu scrupuleux, dont les noires manigances ont été dénoncées par les méduses. La créature a laissé beaucoup d'argent, et toute sa crédibilité dans l'affaire. Elle est connue comme étant fort rancunière, et a su s'entourer d'assistants musclés...

La tâche des PJ est la suivante. Ils sont présentés comme techniciens d'un trust qui vient d'acquérir de la technologie orchidienne appliquée aux écosystèmes. Discrètement armés, ils se promèneront sans relâche dans tout le vaisseau (en chemisette ou en scaphandre selon les facettes !). Ils rechercheront des indices, des anomalies, des failles dans les défenses... Au MJ de leur en fournir abondamment, et de continuer l'aventure.

 

Les pirates

Attaque par des pirates, abordage par des navires de guerre ennemis de la Société Galactique (l'Entité B), c'est le bon vieux " baston défoulatoire ", dont on usera avec modération. On le fera éventuellement précéder par une enquête dans laquelle il faudra démasquer des complices introduits dans la place. Le succès de cette enquête rendra l'attaque infiniment plus facile à repousser. C'est un scénario d'une soirée, classique et amusant...